Les anti-nucléaires insistent sur le fait que les déchets radioactifs représentent un danger incontrôlable pour l’homme et l’environnement. Dans ce dossier, nous revenons sur ce préjugé et mettons en évidence la gestion professionnelle des déchets radioactifs menée en Suisse.
Les déchets provenant des centrales nucléaires sont transportés et stockés dans des cylindres métalliques massifs. Ces conteneurs de transport et de stockage sont aussi connus sous leur nom de marque: «Castor». Ils sont testés dans les conditions les plus extrêmes. La vidéo YouTube montre un conteneur Castor qui reste parfaitement étanche même après l’explosion d’une citerne de gaz située à proximité immédiate.
Ce conteneur métallique est une barrière de sécurité importante. Il empêche la libération des matières radioactives et protège du rayonnement.
Cette vidéo spectaculaire montre une situation exceptionnelle. Les déchets hautement radioactifs issus de la production d’électricité des centrales nucléaires ne présentent pas d’intérêt particulier. Les assemblages combustibles usés appartiennent à cette catégorie de déchets. Après avoir été utilisés dans les centrales nucléaires, ils sont entreposés dans des piscines durant plusieurs années ou sont stockés dans des conteneurs métalliques robustes dans de grandes halles prévues à cet effet, appelées dépôts intermédiaires.
En revanche, ce qui est intéressant, c’est la faible quantité de déchets radioactifs produite en Suisse et toutes les mesures qui sont prises pour protéger l’homme et l’environnement jusqu’à ce que ces déchets soient un jour placés en profondeur dans un dépôt géologique.
La production d’électricité dans les centrales nucléaires génère des déchets hautement radioactifs, des assemblages combustibles usés, ainsi que des déchets d’exploitation faiblement et moyennement radioactifs. Ces déchets sont stockés sur le site des centrales nucléaires et à Zwilag, le dépôt intermédiaire central situé à Würenlingen, dans le canton d’Argovie. Zwilag accueille également les déchets radioactifs issus du démantèlement des réacteurs, lorsque ces derniers sont arrêtés et déconstruits à la fin de leur fin de vie. Les déchets de haute activité sont appelés «déchets hautement radioactifs». Et dans le langage courant, on parle de déchets nucléaires. Ces déchets produisent de la chaleur.
Des déchets radioactifs sont également produits dans le cadre de l’utilisation de substances radioactives dans le secteur médical, dans l’industrie et dans la recherche. Concernant le domaine médical, ils sont produits dans le cadre de la lutte contre le cancer au moyen de médicaments radioactifs. La Confédération est responsable des déchets issus de la médecine, de l’industrie et de la recherche. Ces déchets sont stockés dans une halle séparée du bâtiment fédéral de stockage intermédiaire de déchets faiblement et moyennement radioactifs (BZL), exploitée par l’Institut Paul-Scherrer.
Le schéma illustre le parcours des matériaux radioactifs en Suisse (Source: Office fédéral de la santé publique, OFSP).
Comme pour les autres déchets, il conviendra de réduire le volume des matières radioactives qui devront être stockées de manière définitive. Les matériaux de faible activité sont traités dans l’objectif de réintroduire (recyclage) dans le cycle le plus de matières décontaminées, et donc inoffensives, possible. Ces travaux sont réalisés, par exemple, à Zwilag, qui comprend une série d’installation de traitement des déchets.
Les déchets radioactifs restants sont conditionnés de sorte à pouvoir être stockés. Avec les déchets faiblement et moyennement radioactifs, ces déchets seront placés à long terme dans le sol, dans un dépôt en couches géologiques profondes.
Avant de vous en dire plus sur les volumes de déchets, voici un premier aperçu de ce qu’est la radioactivité et de l’utilité des barrières de sécurité.
La radioactivité à laquelle nous sommes exposés chaque jour provient, pour l’essentiel, de sources naturelles et non de sources artificielles. Notre propre corps renferme des substances radioactives naturelles que nous ingérons à travers notre alimentation. Dans le langage courant, on nomme le rayonnement ionisant «rayonnement radioactif». Ce rayonnement apparaît sous l’effet de la désintégration d’atomes instables. De l’énergie est alors libérée sous forme de rayonnement. Les individus doivent se protéger contre une exposition trop élevée à ce rayonnement.
Il existe trois méthodes efficaces: rester à bonne distance de la source du rayonnement ionisant, réduire autant que possible la durée d’exposition au rayonnement, et isoler la source grâce à des barrières de sécurité (blindage).
Des informations complémentaires sur la radioactivité sont disponibles dans notre dossier multimédia «À la découverte du rayonnement».
Les barrières de sécurité sont essentielles pour garantir une gestion sûre des déchets radioactifs. Elles protègent non seulement contre les évènements extrêmes tels que les accidents mais aussi dans le cadre de la manipulation quotidienne des déchets. Les barrières de sécurité permettent de confiner les déchets de manière sûre et à tout moment, de les protéger contre les atteintes extérieures néfastes, et de les tenir éloignés de notre espace de vie.
Des barrières de sécurité fiables permettent de confiner le rayonnement et d’empêcher la libération de substances radioactives depuis le moment de la production des déchets dans le réacteur jusqu’à la gestion finale de ces derniers (aval du cycle du combustible). Dans une centrale nucléaire, la cuve de pression et le bâtiment réacteur font partie des barrières de sécurité. La piscine dans laquelle sont stockés durant quelques années les assemblages combustibles usés après avoir été retirés du réacteur protège, elle aussi, du rayonnement.
Les conteneurs de transport et de stockage métalliques massifs représentent une barrière de sécurité efficace durant le stockage à sec des assemblages combustibles usés. Ils sont placés dans des dépôts intermédiaires tels que celui de Zwilag, lesquels possèdent en outre des murs épais en béton.
La production d’électricité dans les centrales nucléaires génère des assemblages combustibles usés. Après avoir été utilisés durant plusieurs années dans le réacteur, ceux-ci émettent un fort rayonnement et dégagent beaucoup de chaleur. Les barrières de sécurité en métal et en béton protègent efficacement contre une exposition importante au rayonnement et font office d'écran, que cela soit pendant le fonctionnement du réacteur ou plus tard, lors de l’entreposage et du stockage final. En les plaçant dans des conteneurs en métal ou en béton à paroi épaisse, nous maintenons nos déchets radioactifs éloignés de notre espace de vie. Les déchets de faible et de moyenne activité sont, eux aussi, confinés de manière fiable grâce à des barrières de sécurité.
À quels tests sont soumis les conteneurs Castor? Les conteneurs sont testés dans des conditions extrêmes lors de nombreux tests (résistance aux chutes à grande hauteur, collisions de trains, bombardement de projectiles massifs, résistance au feu, immersion). À tout moment, les déchets sont confinés de manière sûre. Et grâce à un couvercle en béton supplémentaire, ces conteneurs peuvent même résister à une chute d'avion. Ils représentent également une protection contre les bombardements, séismes, incendies, inondations, etc.
Vidéo prise en France sur les conteneurs Castor
La Suisse produit différentes catégories de déchets radioactifs: des déchets de faible activité, de moyenne activité et de haute activité. Ces déchets possèdent des propriétés différentes et ils doivent donc être stockés séparément. Même sans centrale nucléaire, nous produirions des déchets radioactifs: en médecine, dans l’industrie et dans la recherche. Les volumes générés dans ces contextes sont extrêmement faibles.
Les déchets hautement radioactifs sont principalement les assemblages combustibles usés issus des centrales nucléaires ainsi que les déchets vitrifiés produits lors du recyclage (retraitement) des assemblages combustibles usés.
Les déchets faiblement et moyennement radioactifs issus des centrales nucléaires sont des déchets d’exploitation: vêtements de protection contaminés, matériel de nettoyage, pièces mécaniques, eaux usées concentrées et filtres des systèmes de traitement des eaux. Les déchets radioactifs qui apparaissent dans le cadre du démantèlement sont des déchets de faible et de moyenne activité.
La médecine, l’industrie et la recherche génèrent, elles aussi, des déchets radioactifs. Les peintures luminescentes au radium utilisées par l’industrie horlogère ont fait partie des premiers déchets radioactifs. Des matières radioactives sont utilisées aussi dans l’industrie dans le cadre de l'étude des matériaux et de la conservation des produits alimentaires. Et en médecine, des produits radiopharmaceutiques et des sources de rayonnement interviennent, par exemple, dans les thérapies contre le cancer.
Des informations complémentaires sur l’origine des déchets sont disponibles dans cette vidéo de la Nagra.
Dans le cadre de la production d’électricité respectueuse du climat dans les centrales nucléaires, de faibles volumes de déchets radioactifs sont générés. La production d’électricité issue des quatre centrales nucléaires suisses et la centrale de Mühleberg, en démantèlement, sont à l’origine de 80% des déchets radioactifs de la Suisse. Seuls 11% de ces déchets sont des déchets hautement radioactifs.
En Suisse, 20% des déchets radioactifs sont issus de la médecine, de l’industrie et de la recherche; il s'agit essentiellement de déchets de faible et de moyenne activité. Par ailleurs, 36% de l’ensemble des déchets nucléaires sont des déchets de faible et de moyenne activité produits lors de l’exploitation des centrales, et 30% des déchets de faible et de moyenne activité proviennent de la désaffectation des centrales nucléaires.
Les déchets feront l’objet d’un stockage intermédiaire en attendant qu’un dépôt en couches géologiques profondes soit disponible. Grâce à ses grandes halles, Zwilag possède un espace suffisant pour accueillir la totalité des déchets radioactifs produits lors du fonctionnement des réacteurs suisses et lors de leur démantèlement. L’organisation suisse de gestion des déchets, la Nagra, tient un inventaire des volumes et types des déchets radioactifs déjà produits et de ceux à venir.
Les déchets radioactifs produits en Suisse représentent un volume prévisible de 83’000 m3, conditionnement compris. On peut voir dans la vidéo à quel point ce volume est comparativement réduit. Les collaborateurs de Zwilag prennent en charge le stockage intermédiaire de ces déchets de manière rigoureuse.
Non emballés, les 83’000 m3 de déchets emballés correspondent à un cube de 44 mètres de côté. Sur ce total, 9300 m3 seront des déchets hautement radioactifs générés dans le cadre de la production d’électricité. Cela correspond à un cube de 21 mètres de côté, ou à peu près huit maisons individuelles.
La majeure partie des déchets faiblement et moyennement radioactifs emballés en vue de leur stockage final (56’000 m3) proviennent de l’exploitation et du démantèlement des centrales nucléaires (cubes de 39 mètres de côté sans emballage), et 16’000 m3 de la médecine, de l’industrie et de la recherche (cubes de 25 mètres de côté, sans emballage).
En ramenant le volume total des déchets nucléaires produits en Suisse au volume pour chaque habitant, on se rend compte à quel point la Suisse produit peu de déchets: l'équivalent d’un peu plus d'une pastille d'uranium par an. Ces pastilles sont le combustible qui est enfermé dans les crayons combustibles nécessaires à la production d’électricité. L’uranium possède une densité énergétique élevée (cf. vidéo en anglais ou cet article en français).
Le fonctionnement des centrales nucléaires génère environ 500 grammes de combustible usé par an et par personne, soit l’équivalent d’une boîte de Coca-Cola. Si on ajoute le conditionnement (conteneurs de stockage final), cela représente seulement une bouteille de 1 litre de déchets hautement radioactifs par personne.
Viennent s’ajouter les déchets faiblement et moyennement radioactifs issus de la médecine, de l’industrie et de la recherche ainsi que de l’exploitation et du démantèlement des centrales nucléaires, qui représentent au total 9 bouteilles d'un litre par personne, conditionnement compris. Les déchets sont concentrés et sont sous la forme solide.
Les déchets radioactifs issus de la production d’électricité sont stockés dans des dépôts intermédiaires situés à proximité des centrales nucléaires. En Suisse, il s'agit principalement du dépôt intermédiaire central de Würenlingen (Zwilag). On vous explique dans la vidéo ci-contre le rôle clé des dépôts intermédiaires.
Le stockage intermédiaire représente une solution de transition importante dans le cadre de la gestion sûre des déchets radioactifs. Les dépôts intermédiaires tels que Zwilag abritent des déchets radioactifs issus de l’exploitation et du démantèlement des centrales nucléaires suisses. En outre, le bâtiment fédéral de stockage intermédiaire des déchets faiblement et moyennement radioactifs (BZL) abrite les déchets issus de la médecine, de l’industrie et de la recherche.
Les exploitants nucléaires suisses possèdent une grande expérience ainsi qu’un vaste savoir-faire dans la gestion de ces déchets, et ce tout au long des processus: du retrait des assemblages combustibles usés du réacteur à la mise en stockage dans des centres sûrs en passant par le transport. Ainsi, il n’y a aucune pression de temps pour les travaux préparatoires en vue de la réalisation du dépôt profond.
Les exploitants des installations nucléaires suisses sont conscients de cette grande responsabilité et ils sont strictement contrôlés par les autorités. Aucun incident induisant de la radioactivité n’est survenu à Zwilag au cours des 20 années d’exploitation.
Zwilag est bien plus qu'un dépôt. Il se compose de plusieurs halles, bâtiments et installations possédant une fonction clairement définie.
Le Zwilag poursuit trois objectifs principaux:
Le volume des déchets radioactifs stockés de manière temporaire ou durable doit être le plus faible possible. Cela est rendu possible grâce à la décontamination des matériaux qui peuvent alors ensuite être valorisés normalement.
Les déchets faiblement radioactifs sont brûlés afin d’en réduire le volume. Les déchets résiduels sont préparés en vue de leur stockage intermédiaire ou final: c’est ce qu’on appelle le conditionnement. Ils sont, par exemple, confinés dans du verre ou du béton.
Après que les déchets ont été préparés en vue de leur stockage intermédiaire, ils sont placés dans une des halles de stockage de Zwilag. Zwilag possède une place suffisante pour l’ensemble des déchets issus de l’exploitation et de la désaffectation des centrales nucléaires suisses.
Le bâtiment de stockage destiné aux déchets faiblement et moyennement radioactifs offre une place suffisante pour accueillir les déchets issus de l’exploitation et de la désaffectation des centrales nucléaires suisses.
Dans le cadre du démantèlement d’une centrale nucléaire, seuls 2% de la masse totale des déchets radioactifs doivent faire l’objet d’une gestion définitive. L’objectif consiste à réutiliser la plus grande quantité de matériel possible. Il s’agit, pour l’essentiel, de déchets de démolition qui n’ont jamais été en contact avec la radioactivité.
La plupart des matériaux faiblement radioactifs issus des centrales nucléaires sont contaminés uniquement en surface. Zwilag traite ce type de déchets dans l’installation de conditionnement afin de retirer les matières radioactives de la surface. Si la radioactivité se situe en dessous des valeurs limites, le déchet peut être recyclé de manière conventionnelle. Cette démarche permet de préserver les ressources.
Zwilag recourt à plusieurs procédés de décontamination tels que le sablage et le nettoyage haute pression, ainsi qu’à des méthodes chimiques. Les résidus restants sont figés dans du ciment et conditionnés en vue de leur stockage intermédiaire ou final, ou brûlés dans un four à plasma en tant que déchets secondaires.
Le four à plasma de Zwilag permet de traiter notamment les déchets d’exploitation de faible activité et les déchets issus de la désaffectation des centrales nucléaires. Ces déchets sont soit brûlés, soit fondus à des températures pouvant atteindre 20’000 °C. Les substances organiques telles que les gants de protection font partie de ces déchets; sans combustion préalable, ils auraient formé des gaz indésirables dans le futur dépôt en couches géologiques profondes.
À l’issue du processus, les collaborateurs ajoutent du verre aux déchets fondus, dans lequel ces derniers sont confinés avant de pouvoir être placés des fûts jaunes de stockage final et de les rendre aptes au stockage définitif. Bien que la radioactivité dans le four à plasma ne soit pas abaissée, le volume des déchets est réduit d’un quart. L’installation est mise en fonctionnement deux fois dans l’année pour plusieurs semaines.
Cette halle de stockage accueille les déchets issus du retraitement des assemblages combustibles usés (vidéo), les déchets vitrifiés issus du four à plasma de Zwilag ainsi que les déchets moyennement radioactifs déjà conditionnés provenant des centrales nucléaires. Pour ce faire, les conteneurs de stockage final jaunes contenant les déchets conditionnés sont placés dans des conteneurs grillagés empilables bleu clair. L’empilement est réalisé de manière télécommandée.
La structure massive du bâtiment et les couvercles en béton lourds qui permettent de sceller les puits de stockage font office de blindage et de protection contre les influences extérieures.
La radioactivité des assemblages combustibles usés va décroître dans la halle de stockage durant plus de 40 ans. Les déchets sont alors bien protégés dans des conteneurs de transport et de stockage massifs qui évacuent la chaleur de désintégration. Nous avons vu plus haut la robustesse de ces conteneurs, par exemple des conteneurs Castor, et les sollicitations auxquels ils doivent pouvoir résister. De la même manière, les murs en béton épais du bâtiment protègent contre les chutes d’avion et les dangers naturels, et font office d’écran contre le rayonnement.
Les conteneurs métalliques à paroi épaisse et étanches ne laissent pas s’échapper la radioactivité et le rayonnement est ainsi déjà efficacement protégé. Si l’on touche les conteneurs, on peut sentir qu’ils sont chauds. Grâce à la circulation d’air naturelle dans la halle, cette chaleur est évacuée vers l’extérieur par des ouvertures dans le toit.
La sécurité revêt la priorité absolue dans le cadre de la manipulation des déchets fortement ionisants. Au cours du stockage intermédiaire, l’étanchéité des déchets est contrôlée en continu et l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) effectue une surveillance permanente. De même, les autorités nationales telles que l’Inspection fédérale de la sécurité nucléaire (IFSN) surveillent le fonctionnement ainsi que les environs des installations nucléaires, notamment au moyen de réseaux de mesures automatiques et de vols de mesure annuels. Les valeurs obtenues sont mises à la disposition du public. Tout cela permet de garantir que la population aussi est protégée de manière optimale et que les prescriptions légales sont respectées.
Bien que le stockage intermédiaire soit sûr, les déchets radioactifs doivent être confinés sur le long terme dans un dépôt en couches géologiques profondes, dans le sous-sol. Ces dépôts représentent une solution de gestion reconnue au niveau international et rendue possible par la législation suisse. En Suisse, c’est la Nagra qui est chargée de la planification et de la construction d’un dépôt profond.
L‘évolution de la société à la surface de la Terre est impossible à prévoir. Personne ne sait si, à l’avenir, l’humanité sera en mesure de garder ses déchets et de faire fonctionner des dépôts intermédiaires, ni sur combien de temps. Il pourrait tout aussi bien y avoir de nouvelles périodes glaciaires et les déchets devraient alors être mis en sûreté. Pour toutes ces raisons, les déchets radioactifs ne doivent pas être conservés à la surface de la Terre et doivent être placés en profondeur dans le sol.
Dans le dépôt en couches géologiques profondes prévu en Suisse, les déchets seront enfermés dans une roche vieille de 173 millions d’années et imperméable: l’argile à Opalinus, à laquelle s’ajouteront plusieurs autres barrières de sécurité, notamment les conteneurs de stockage final à paroi épaisse. Loin de l’habitat humain, les déchets pourront alors se désintégrer jusqu’à devenir inoffensifs tout en étant protégés des influences extérieures néfastes.
Les dépôts profonds, scellés et fermés, possèdent une sécurité passive et ne nécessitent ni entretien ni surveillance. Ainsi, la gestion des déchets radioactifs n’incombera pas aux prochaines générations. Une grande partie de la radioactivité contenue dans les assemblages combustibles usés diminue déjà dans les dépôts intermédiaires en raison du phénomène de désintégration radioactive.
En Suisse, les déchets radioactifs bénéficient d’une gestion professionnelle depuis des décennies. Des processus strictement réglementés garantissent que ni l’homme ni l’environnement ne sont exposés à un risque incontrôlé. La Suisse agit de manière responsable avec ses déchets radioactifs, qu’ils proviennent de la médecine, de l’industrie, de la recherche, ou des centrales nucléaires. Aucun autre secteur industriel ne mène une gestion des déchets aussi rigoureuse que l’industrie nucléaire. Et nous pouvons en être fiers!
Le Suisse produit un volume de déchets radioactifs relativement faible et prévisible. Ceux-ci sont conservés dans un premier temps dans des lieux de stockage intermédiaire tels que Zwilag: ils sont enfermés dans des conteneurs robustes qui agissent comme une barrière protégeant efficacement du rayonnement et ne laissant s’échapper aucune substance radioactive.
Le projet de dépôt en couches géologiques profondes mené par la Nagra et qualifié de projet du siècle offre une solution de stockage définitif des déchets radioactifs. Grâce à cette solution, reconnue au niveau international, la Suisse assume sa responsabilité vis-à-vis des générations futures, tout en laissant à ces dernières une certaine marge de manœuvre. Loin de l’habitat humain et confinés grâce à plusieurs barrières de protection, les déchets radioactifs se désintégreront dans le futur dépôt profond, jusqu’à devenir inoffensifs.
Plus qu’un dépôt intermédiaire
Le dépôt intermédiaire central de Würenlingen (Zwilag) est une solution de transition sûre en attendant le stockage final. Mais Zwilag est bien plus qu’un centre de stockage.
La gestion définitive des déchets
Le projet de dépôt en couches géologiques profondes mené par la Nagra et qualifié de projet du siècle offre une solution de stockage sûre et à long terme des déchets radioactifs.
Des déchets sous surveillance
L’Inspection fédérale de la sécurité nucléaire (IFSN) garde un œil vigilant sur l’exploitation des centrales nucléaires et la gestion des déchets générés.
Comprendre les déchets
Des faits intéressants sur les centrales nucléaires et la gestion des déchets radioactifs, présentés de manière concise et percutante.
Un démantèlement sûr
Informations sur le démantèlement de la centrale nucléaire de Mühleberg: seuls 2% de la masse totale des déchets radioactifs doivent faire l’objet d’une gestion définitive.
Les exploitants des centrales nucléaires suisses de Beznau, Gösgen, Leibstadt et Mühleberg, la Société coopérative nationale pour le stockage des déchets radioactifs Nagra, et Zwischenlager Würenlingen AG (Zwilag) proposent des visites. Profitez de cette occasion pour en apprendre davantage sur la gestion des déchets radioactifs en Suisse.